Opaline
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’adjectif féminin "opaline" désigne une "teinte laiteuse et bleuâtre".
Sous l’impulsion des antiquaires, le nom féminin "opaline" prend une signification multiple en s’appliquant tout à la fois à la matière, le cristal d’opale, et aux objets réalisés dans cette matière.
L’opaline est un verre ou un cristal opacifié par l’adjonction d’oxydes métalliques (plomb, étain, cuivre). Venise en produit à partir du XVIe siècle. Au XVIIIe siècle, la Bohême excelle dans cet art, mais à la fin de ce siècle, elle est surpassée par les manufactures anglaises. En France, les ateliers de Baccarat et Saint-Louis produisent des opalines moulées, soufflées, à partir de 1810, qui connaîtront une vogue grandissante jusqu’à la fin du second Empire. Leurs couleurs différencient les artistes et les fabriques : bleu turquoise (la plus ancienne couleur d’opale), rose violacé dit "gorge de pigeon" (un des coloris les plus recherchés), jaune ambré (rarissime, il est réalisé jusqu’en 1820), bleu foncé et chysoprase -vert perroquet- (couleurs spécifiques à Baccarat)…