L'épingle de cravate
Dans la première moitié du XVIIe siècle, au cours de la guerre de Trente ans, la cravate est introduite en Europe par les mercenaires croates au service du roi de France.
Son usage était alors une coquetterie, servant essentiellement à masquer la chemise que l’on changeait fort peu à cette époque…
C’est avec la cravate au nœud anglais ou ascot, que l’épingle de cravate fait son apparition. Caractéristique à partir de la fin du XVIIIe siècle, ce nœud consiste à passer 2 fois autour du cou la cravate (une bande de tissu taillée dans une mousseline empesée), les pans assez longs qui retombent sur la poitrine étant croisés et retenus par une épingle. La mode de la cravate grandissant, tout au long du XIXe siècle, son usage va se répandre. En 1827, Emile de L’Empesé publie L’art de mettre sa cravate, un manuel de savoir-vivre indispensable aux dandys de l’époque. L’homme élégant porte alors une chaîne de montre, une bague, des boutons de manchette et une épingle de cravate. Si la perle est l’ornement le plus courant, bijoutiers et joailliers en feront des petites merveilles, comme en atteste la collection d’épingles de cravate du comte Nissim de Camondo, donnée au musée des Arts décoratifs par le comte Moïse de Camondo, en souvenir de son père, en décembre 1933. On peut ainsi aujourd’hui admirer ces 55 trésors, créés pour beaucoup par Frédéric Boucheron.